'We are not a family' : la dure quête de l'excellence chez Netflix

< No Rules Rules : la notion de "talent density"

Combien de fois avez-vous entendu "nous sommes une grande famille", dans un contexte business ? Voilà encore un trait culturel que Netflix bouscule allègrement.

Dans leur livre No Rules Rules, Reed Hastings, le PDG de Netflix, et Erin Meyer, professeur à l'Insead, reviennent sur ce poncif avec une métaphore beaucoup plus appropriée mais aussi beaucoup plus dure : celle de l'équipe sportive.

Une entreprise performante, c'est comme une équipe de sport

Le but d'un dirigeant est d'assembler la meilleure équipe possible pour gagner (des compétitions, des parts de marché, des revenus...). Dès lors, expliquent Erin Meyer et Reed Hastings, il s'agit de traiter ses collaborateurs et leurs managers comme un patron de club le ferait.

Comme à leur habitude, les auteurs de No Rules Rules ne font pas dans le sentiment. Considérer les employés comme des athlètes a pour eux 3 conséquences majeures :

• On ne demande rien moins que l'excellence, et le rôle des managers hiérarchiques sera de s'assurer que tous les postes de jeu sont occupés à chaque instant par les meilleurs par rapport à la tâche à accomplir.
• Les gens sont formés, entraînés pour la victoire, et doivent s'attendre à recevoir du feedback en continu, de la part de leur manager, de leur coach ou d'autres personnes.
• Il faut bien comprendre que la notion d'effort n'est pas suffisante. Si malgré tous ses efforts un collaborateur n'est pas performant, il sera remercié et remplacé par un autre joueur.

Un principe Netflix : ne surtout pas éviter de virer des gens

Pour les auteurs, la notion de famille handicape l'entreprise, qui chercherait à s'accommoder de gens qui ne sont plus adaptés à délivrer le meilleur, soit parce qu'ils seraient usés par la tâche, soit parce que d'autres compétences seraient demandées, qu'ils ne peuvent délivrer.

Une notion choquante pour beaucoup de gens en entreprise, alors que tout un chacun l'accepte, voire l'encourage, dans le monde du sport.

Conscient de cette difficulté, Netflix a prévu une indemnité "généreuse" (au regard des pratiques aux Etats-Unis puisque l'entreprise versera 4 à 9 mois de salaire) pour les personnes licenciées. Attention, il ne s'agit pas de mieux faire passer la pilule auprès des concernés, la raison est très pragmatique : le but est de soulager la conscience des managers, pour ne pas entraver leur décision de licencier des collaborateurs.

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