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🤖Intelligence Artificielle
L'IA est l'épice, pas le plat

Le ROI de l'IA : la question absurde que tout le monde pose

Jean-Sébastien ABESSOUGUIEJean-Sébastien ABESSOUGUIE
IA

Quel est le ROI d'Excel pour votre entreprise? La question semble absurde. Personne ne présente un business case pour acheter une licence Office.

Pourquoi ? Parce qu'Excel est une commodité. Ce n'est pas l'outil qu'on mesure, c'est ce qu'il permet : l'analyse financière, la planification de projet, la gestion de listes. L'IA générative suit le même chemin : elle est désormais un élément indispensable.

L'IA générative suit exactement le même chemin, mais à une vitesse fulgurante. Elle est en train de devenir un élément indispensable, intégré à nos outils, comme l'électricité ou Internet.

Pourtant, nous entendons encore partout cette question : "Quel est le ROI de l'IA ?". C'est la mauvaise question. On ne mesure pas le ROI de ce qui est une commodité.

Le calcul du ROI doit donc radicalement pivoter : de la technologie vers le cas d'usage.

L'IA "générique" a un ROI proche de zéro

Si l'IA est le nouvel Excel, alors une IA "générique" (comme utiliser ChatGPT ou Claude sans contexte) équivaut à un tableur vide. Le potentiel est là, mais la valeur métier est nulle.

La valeur d'Excel vient de vos formules, de vos macros, des données métier que vous y injectez.

Pour l'IA, c'est pareil. La valeur explose avec le Context Engineering : l'art "d'éduquer" l'IA sur vos standards organisationnels, vos processus, votre ton de voix.

Nous l'avons validé chez WEnvision : en reconstruisant notre site web, nous n'avons pas mesuré le ROI de "l'IA". Nous avons mesuré le résultat d'un cas d'usage précis (la migration de contenu) rendu possible par des IA éduquées. Le résultat : 70 heures de travail au lieu de 4 mois.

C'est le ROI d'un cas d'usage.

L'IA est "l'épice, pas le plat"

Vous ne mesurez pas le ROI d'une pincée de sel ; vous mesurez le succès du plat final.

Si votre processus métier (le "plat") est médiocre, mal défini ou n'a pas de valeur, l'IA (l'"épice") ne le sauvera pas. Vous aurez juste un mauvais plat, mais "avec de l'IA".

Le ROI ne vient pas de l'ajout de l'IA. Il vient de l'amélioration fondamentale du cas d'usage, amplifiée par l'IA.

Changez votre question

Arrêtons de demander "Quel est le ROI de l'IA ?".

Demandons plutôt :

  • "Quel est le ROI de la réduction du temps de traitement de nos litiges clients de 3 jours à 3 heures, grâce à un agent IA ?"
  • "Quel est le ROI de l'automatisation de la migration de nos 450 articles, grâce au Context Engineering ?"
  • "Quel est le ROI de la formation de nos AI Product Owners pour qu'ils identifient les bons 'plats' à 'épicer' ?"

Le calcul du ROI n'est plus l'affaire du département Tech. C'est une discussion qui se place au cœur de l'Organisation et de la Culture. La vraie question n'est plus si vous devez adopter l'IA, mais comment vous l'intégrez à vos cas d'usage pour qu'elle serve enfin votre stratégie.