
TechRocks Summit 2025 : comment l'IA transforme le métier des dev
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TechRocks Summit 2025 nous a organisé une « battle de CTO » avec un objectif : envisager le futur des développeurs. Autour de Pierre Vannier, CEO de Flint, qui animait cette battle, ont participé Charlène Friang, VP training OpenClassrooms, Pierre Lempérière, deputy CTO d'Adeo, et Yves Caseau, Group CDIO de Michelin.
La bataille fut brève, le consensus vite atteint. Il ne s'agit pas juste d'une énième transformation du secteur de l'IT. L'IA bouscule les certitudes, les jobs, les process, le contenu de la journée d'un développeur et des parties prenantes autour : leur métier va être fondamentalement transformé, c'est une certitude. « Ça secoue », a résumé Yves Caseau.
La problématique, c'est la manière et la célérité avec laquelle nous pourrons nous adapter et adapter nos processus. Comme le soulignait Charlène Friang, le temps de réviser et implémenter de nouveaux processus, les IA auront déjà suffisamment évolué pour qu'on puisse envisager de faire les choses autrement… La frontière de la complexité se déplace, a résumé Yves Caseau.
Parmi tous ces échanges, voici quelques bonnes pratiques que j'ai retenues.
- Adopter le bon vocabulaire.
- Acculturer et accompagner.
- Continuer de recruter - des jeunes notamment.
Adopter le bon vocabulaire
La question du choix des mots était peut-être le moment le plus chaud de cette battle, déclenché par l'expression « vibe coding ». Lorsque le terme est apparu (il n'y a pourtant pas si longtemps), il s'agissait de décrire une nouvelle façon de produire une application, en exprimant une intention. Il s'agissait d'exprimer une rupture entre les assistants de code, qui aident à écrire un programme, et les première IA capables de générer une application directement, selon l'intention de l'utilisateur. Un peu comme la différence entre un GPS intégré, qui aide à prendre la bonne direction, et une voiture autonome, qui vous y emmène.
Depuis, le retour de bâton a été sévère. Et de fait, si l'on se contente de dire, plus ou moins adroitement, ce qu'on souhaite, le résultat final aura toutes les chances d'être plein de bugs et impossible à maintenir. Dans cette acception, le vibe coding n'est guère utile, hormis pour faire des POC. Ce qui a été souligné par exemple par Pierre Lempérière, qui expliquait que cela pouvait s'avérer extrêmement pratique pour aligner les parties prenantes d'un projet.
Yves Caseau a rappelé le verdict de Martin Fowler (le vibe coding, c'est bien pour faire du jetable) et l'intérêt de passer à une approche agentique, où la génération autonome de code s'appuie sur un framework, une mémoire, un contexte… En revanche, même si la logique d'exprimer une intention à ces agents reste identique, il faudra faire attention à ne plus appeler cela vibe coding…
Acculturer et accompagner
La clé est de « toujours apprendre, s'organiser pour rester au top », a partagé Pierre Lempérière. Adeo a mis au point un vastes programme d'acculturation, découpé en deux modules, pour les débutants et pour les confirmés en matière d'IA, qui est sans cesse enrichi en fonction des avancées technologiques. Des champions ont été formés, de manière à accompagner les développeurs dans les différentes BU du groupe. L'objectif de ces sessions, soulignait Pierre, est de rendre l'usage de l'IA concret par rapport aux besoins et habitudes des gens venant à ces sessions. De viser le « what's in it for me » (en quoi ça me concerne), afin qu'ils touchent du doigt les bénéfices pour eux.
L'attention du DSI est également cruciale, a insisté Yves Caseau : il y a toujours un petit groupe de gens qui voudra s'emparer d'une nouvelle technologie, avancer rapidement dessus ; le rôle du DSI, dans ce cas de figure, est de faire en sorte d'abaisser les barrières pour que ces gens puissent avancer - en espérant pouvoir déployer plus largement les nouveaux outils ou démarches qu'ils auront élaborées.
Continuer de recruter - des jeunes notamment
Une évaluation des capacités de codage est-elle toujours de mise à l'heure où on fait appel à des agents pour générer des applications ? Chez Michelin, on continue sur des processus très humains. Mais concrètement, il se peut que les manières d'évaluer les candidats évoluent, comme l'a indiqué Charlène Friang. Chez OpenClassrooms, les candidats sont amenés à utiliser de l'IA, mais en soutenance devant un responsable humain, ils devront pouvoir assumer et défendre leur code.
La grande question était la place des jeunes, dont tout le monde s'accorde à dire que ça risque d'être très difficile pour eux si chaque développeur senior peut s'appuyer sur des agents IA pour des tâches auparavant confiées à des juniors. Yves Caseau a tenté de remettre les pendules à l'heure : s'il y a moins d'embauche de jeunes en ce moment, c'est aussi parce qu'il y a une rationalisation des offres de recrutement à la suite d'une sur-embauche, et dans ce cadre, l'IA ne joue qu'un faible rôle. Les participants se sont là aussi rapidement accordés sur la nécessité de continuer d'embaucher des jeunes. Par choix sociétal et politique. Par nécessité économique (pour la pyramide des âges). Par intérêt, les jeunes étant d'emblée formés sur ces nouvelles technologies et avides de les utiliser.
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